Komo Maite

Un projet pour retrouver les connaissances du fonctionnement des fosses de culture (maite) dans les atolls

Le projet

Vai Natura étudie depuis plusieurs années les lentilles d’eau douce des atolls, dont le fonctionnement reste relativement méconnu notamment au regard de développements tels que l’agriculture ou l’hôtellerie. Dans ce cadre, Vai Natura a collaboré avec des acteurs associatifs qui ont travaillé à la réhabilitation de maite, ces fosses de cultures qu’utilisaient les anciens Paumotu (habitants des Tuamotu) pour se nourrir. Aujourd’hui, les habitants des atolls ont complètement délaissé cette pratique traditionnelle vivrière respectueuse de la nature, et sont très dépendants des importations (et donc des bateaux de ravitaillement), ce qui les rend particulièrement vulnérables en cas de crise. 

De manière positive, depuis quelques années, des projets agricoles ont vu le jour dans les Tuamotu, par exemple avec des techniques agroforestières intensives qui permettent de réduire drastiquement les besoins en eau douce. Mais il serait également intéressant d’étudier s’il est possible de refaire vivre la pratique des maite : reste-t-elle possible dans le contexte climatique actuel ? Avec l’occupation du sol telle qu’elle est aujourd’hui ? Les habitants sont-ils prêts à se réapproprier cette pratique ancienne ?

Le lien entre maite et lentille d’eau douce, utilisée dans ces fosses comme ressource en eau douce, est particulièrement intéressant. C’est de ces réflexions qu’est né le projet Komo Maite, qui signifie « l’eau des fosses de culture » en langue paumotu.

Objectifs

 Komo Maite vise à retrouver les connaissances du fonctionnement des maite en recoupant les connaissances ancestrales avec de nouvelles études empiriques (botanique, socio-anthropologique et hydrologique), puis, grâce à ces connaissances, de réhabiliter d’anciens maite sur l’atoll de Nukutavake.  L’idée est de tenter de reconstruire et d’affiner les connaissances perdues sur les fosses de culture, et, s’il s’avère qu’il est aujourd’hui toujours possible de cultiver sous cette forme aux Tuamotu, de les diffuser largement pour que les Paumotu puissent se réapproprier cette pratique agraire ancestrale. Ceci dans une optique d’autonomie alimentaire, à l’heure où les changements globaux rendent les communautés isolées des atolls particulièrement vulnérables aux crises.

Objectifs spécifiques

  • Comprendre le fonctionnement des pratiques agraires ancestrales des maites dans une approche nature-culture ;
  • Restaurer un maite pilote et la forêt naturelle alentour ;
  • Permettre aux communautés locales de se réapproprier les pratiques agraires ancestrales des maite pour faire revivre cette agriculture traditionnelle.

Etapes du projet

Komo Maite est mené autour des vestiges abandonnés de l’atoll de Nukutavake, avec l’appui d’expertises botaniques et anthropologiques et le soutien de la commune de Nukutavake et de l’association Pu Tahi Haga no Ganaa.

Le projet se déroule en trois phases distinctes :

  • une phase d’acquisition de connaissances dans une approche nature-culture qui permettra de mieux comprendre les caractéristiques physiques, le fonctionnement écologique et agricole et le savoir-faire traditionnel sur les fosses de culture ;
  • une phase opérationnelle fondée sur ces connaissances pour restaurer un maite, y compris l’écosystème naturel alentour, et
  • une phase de restitution/diffusion pour encourager l’appropriation des résultats par la population locale.

 Un projet partenarial

Le projet fait appel à une grande diversité d’expertise : socio-anthropologie, restauration d’écosystèmes forestiers des atolls bas, analyse des cycles de vie, agronomie,  travail de terrain et de transfert des connaissances. Afin de maximiser la réussite du projet, il a été construit en partenariat entre plusieurs partenaires aux compétences complémentaires  :

  1. La commune de Nukutavake, impliquée dès le montage du projet et qui apporte un appui précieux pour le bon déroulement du projet, son appropriation puis sa diffusion.
  2. Pu Tahi Haga No Ganaa, association environnementale de l’atoll de Anaa. L’association qui facilite le lien entre Vai Natura et la commune, propose son expertise sur les domaines agraires traditionnels et de restauration de forêt naturelle aux Tuamotu, et prodigue un soutien technique sur la mise en pépinière ;
  3. Jean-François Butaud, botaniste, qui mène l’étude initiale botanique et apporte appui et conseil sur les actions de restauration de la forêt naturelle ;
  4. Frédéric Torrente, anthropologue, qui mène l’étude initiale socio-anthropologique sur les maite.

Vai Natura, qui coordonne le projet et mène l’étude hyrdologique sur la lentille d’eau, recrute également un salarié à Nukutavake dont le rôle est d’assurer le suivi des actions de terrain : mise en pépinière, réhabilitation du maite, actions de restauration de la forêt naturelle alentour, lien avec la communauté locale.


Le projet est financé dans le cadre du programme BESTLIFE2030, financé par l’Union Européenne, avec la participation de la banque SOCREDO

 

Contact contact@vai-natura.com

 Cofinancé par l’Union européenne. Les points de vue et opinions exprimés n’engagent toutefois que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de la CINEA. Ni l’Union européenne ni l’autorité responsable de la subvention ne pourront en être tenues responsables . 

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